C'est le défi qu'ont relevé des étudiants en écoles d'art à Rennes ! Durant une semaine, ils ont imaginé une communication accessible (c’est-à-dire compréhensible par le plus grand nombre), pour le festival Nos futurs 2025. Un défi de taille, qui a surtout pris la forme d'une grande aventure humaine. Retour en vidéo sur une semaine riche en émotions et en rencontres.
Les coulisses de Nos futurs – Épisode 1 : Hackathon
Voir la vidéo
Vous pouvez visionner cette vidéo sur YouTube ou bien directement sur cette page en acceptant les cookies du lecteur.
Écrit et réalisé par Le P'tit Rennais ( (Simon Daplanks, Milan Valtais, Simon Thuau, Clara David) à l'occasion du festival Nos Futurs 2025.. Une production Les Champs Libres.
"Ce hackathon abordait un sujet très peu traité en cours et dans le monde professionnel"
"Avant le hackathon, je ne savais pas grand-chose concernant la communication accessible, hormis quelques petites questions de contraste et de lisibilité", avoue Thomas Bayet, étudiant à Lisaa (Rennes). Comme Louise Bourdieu et Louise Gallon, Thomas a pourtant choisi de participer à au hackathon organisé par Les Tombées de la nuit, Les Champs Libres, Pollen Studio et Idéografik. Au total, une quarantaine d'étudiants issus d'écoles de Rennes se sont réunis durant une semaine, avec des personnes "témoins" en situation de handicap pour relever le défi d'une communication accessible pour le festival Nos futurs 2025. "L’accessibilité est quelque chose dont on a besoin au quotidien, elle est d’abord indispensable pour les personnes en situation de handicap, mais également pour chacun d’entre nous en fonction des situations dans lesquelles on se trouve (fatigue, manque de concentration, déprime etc…)" témoigne Louise Gallon. " Ce hackathon abordait un sujet très peu traité en cours et dans le monde professionnel. Ce genre d’opportunité est très rare, et il était important pour moi d'y participer".
Le trio fait partie de l'équipe qui a conçu le visuel final, retenu pour l'édition 2025 du festival. "Nous voulions que notre affiche soit conçue en fonction des critères d’accessibilité mais nous ne voulions pas que le handicap devienne le sujet. Le but était de ne pas infantiliser ou prendre de haut la question du handicap et de plutôt se servir des outils d’accessibilité pour rendre disponible un message sans le dénaturer. Ainsi, nous avons choisi une identité forte et jeune reflétant l’énergie des Champs Libres et du festival. Notre travail s’est surtout concentré sur les contrastes, le fait de pouvoir identifier facilement le lieu à la forme si caractéristique et sur les QR codes qui permettent aux publics concernés d’avoir les informations d’accessibilité le plus simplement possible" explique Louise Bourdieu.
Pour Louise Gallon, c'est également la présence dans leur groupe de deux personnes en situation de handicap qui a été déterminante : "Toute la semaine, Sébastien Richomme et Denis Tranvouez nous ont donné leur avis sur la lisibilité et la compréhension de l’affiche, deux informations prioritaires".
"J’espère toujours avoir en tête l’accessibilité dans mes projets"
Des échanges très importants pour les étudiants : "ce qui m’a marqué, c'est la rencontre avec Denis et Sébastien, deux des cinq co-créateurs de l’affiche sélectionnée, qui sont en situation de handicap et qui nous ont partagé leurs histoires et ressentis de vie. Denis et Seb' n’ont pas toujours été en situation de handicap, pour l’un, c’est presque arrivé du jour au lendemain, et pour l’autre cela a commencé quand il était jeune, et ça progresse petit à petit, inexorablement. Tous les deux sont des soleils, ils rayonnent d’amour et de vie, et mettraient une claque à n’importe quel valide. C’est cette force de vie qu’ils ont, cette conscience et cette empathie que trop n’ont pas ou plus, totalement grisés par cette société validiste déshumanisée" témoigne Thomas avec ferveur.
Cette expérience était aussi et surtout, pour les étudiants, une opportunité de formation et de sensibilisation à l'accessibilité dans le design graphique, trop souvent reléguée au second plan. Après cette semaine riche, les participantes et les participants ne peuvent plus ignorer cette dimension. "Désormais, j’espère toujours avoir en tête l’accessibilité dans mes projets, même si cela peut rajouter de la complexité à une réflexion graphique et à son exécution" témoigne Louise Bourdieu. Thomas, lui, semble changé par cet évènement : "j’essaye d’intégrer au maximum ce que j’en ai appris et d’encore plus inclure et de sensibiliser les autres au quotidien, dans mon graphisme comma dans la vie, à l’amour de l’autre, et à toutes les formes d’inclusion et de considération des minorités. »
Propos recueillis par Antoine Blanchet.
