Les Champs Libres sont nés de la conviction que la curiosité est une vertu démocratique et que l'accès aux savoirs est essentiel pour vivre pleinement nos vies citoyennes.
Au cœur de la métropole rennaise, accessible à toutes et à tous, ouverts 6 jours/7, l'établissement culturel s'appuie sur l'expertise et le dynamisme du Musée de Bretagne, de la bibliothèque métropolitaine et de l'association Espace des sciences.
À la fois ambitieux dans ses références et proches des besoins et du quotidien des personnes, l'établissement culturel accueille un public très nombreux (plus d'un million de personnes en 2023) autour de son offre culturelle et de ses services.
Les Champs Libres disposent de nombreuses salles d'expositions, d'un auditorium, d'espaces d'ateliers et de rencontres. Le grand hall, que l'architecte Christian de Portzamparc qualifiait de "rue", devient depuis quelques années une place publique vivante et animée permettant à chaque génération d'échanger et de se nourrir les unes des autres.
Du Champs de Mars...
Les Champs Libres sont situés sur une terre qui fait son entrée dans l'histoire rennaise à la fin du 15ᵉ siècle : ce qui n’était que des prairies, à l’extérieur des remparts médiévaux, est alors aménagé en champ de foire. Ce lieu de promenades et de commerces devient aussi un lieu d’exercices militaires et reçoit le nom de « Champ de Mars » en 1802.
Au milieu du 19ᵉ siècle, avec l’arrivée du train, ce vaste espace se retrouve intégré dans le périmètre de la ville. Il accueille régulièrement des foires d’exposition industrielle, agricole ou culturelle (comme en 1906, la Fête Bretonne). Il devient l’un des lieux de promenade favoris des Rennais.
Le Champ de mars connaît d’importantes mutations à partir de la fin des années 1960 avec la construction de plusieurs édifices sur ses pourtours : la tour de la Sécurité sociale, le centre des impôts, la Chambre des Métiers, la gare routière, la salle omnisport du Liberté…
...à la place Charles de Gaulle
De 1965 à la fin des années 1980, c’est la création du quartier du Colombier. Enfin, la place est aménagée en grand parking tout en continuant de recevoir les fêtes foraines et les cirques.
La fin du 20ᵉ siècle est marquée par la destruction et la construction de plusieurs édifices : Les Champs Libres viennent occuper le site de l’ancienne gare routière ; la salle du Liberté est rénovée ; la cité universitaire internationale remplace le resto U, un complexe cinéma et un espace dédié à la jeunesse voient le jour.
L’Esplanade fait l’objet d’un projet de requalification par l’urbaniste Nicolas Michelin qui la restitue aux piétons en déplaçant le parking en sous-terrain.
La génèse des Champs Libres
La création des Champs Libres correspond à un moment de l’histoire rennaise où la ville souhaite créer un équipement culturel de premier plan. Elle réunit trois structures rennaises trop à l’étroit dans leurs locaux : la bibliothèque municipale centrale, le Musée de Bretagne situé sur les quais de la Vilaine, et l’Espace des sciences installé dans le centre commercial Colombia. Leur regroupement doit permettre de créer une dynamique commune autour du partage des savoirs.
Le concours international d’architecture lancé par la Ville de Rennes est remporté par l’architecte Christian de Portzamparc. Le jeune architecte d’origine bretonne vient alors de recevoir le prestigieux Prix Pritzker en 1994 : il est le premier Français à recevoir cette distinction internationale.
Son idée est audacieuse : construire un édifice dont les trois entités sont visuellement distinctes, identifiables tant de l’extérieur que de l’intérieur et permettre au public de circuler dans le lieu comme s’il s’agissait d’un espace public.
Les travaux commencent en l’an 2000, durent cinq ans et emploient plus de 300 personnes. Ses formes originales font des Champs Libres un monument contemporain qui est reconnaissable dans le paysage rennais par sa taille imposante (120m par 50m avec 35m de hauteur) et par l’imaginaire qu’il active. Par son style, les matériaux utilisés, le bâtiment s’ancre dans le territoire breton.
Formes de l'imaginaire et matériaux du territoire
La forme imaginée pour la Bibliothèque est celle d’une pyramide inversée. Toute en hauteur, transparente, elle offre un point de vue unique sur la ville.
L’Espace des sciences a la forme d’un cône incliné qui fait référence au menhir. La couverture en zinc anthracite évoque les toitures d’ardoises en Bretagne.
Le Musée de Bretagne occupe une grande table, évocatrice d’un dolmen. Les panneaux moulés qui l’habillent à l’extérieur font allusion au granit rose des Côtes-d'Armor. L’exposition permanente du Musée consacrée à l’histoire de la Bretagne serpente autour de la Bibliothèque et de l’Espace des sciences : l’histoire et le territoire viennent ainsi relier les savoirs.