Lumière digne d'une peinture flamande, vapeurs intrigantes : Aurélie Scouarnec décrypte une photographie prise dans les coulisses des cercles celtiques. Un "moment magique" qui témoigne aussi de l'ambition de son projet photographique "Gwiskañ", présenté aux Champs Libres.
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Aurélie Scouarnec :
" Sur cette image on voit une femme qui appartient au celte celtique de Saint-Brieuc. J'avais repéré cette salle où je trouvais qu'il y avait une très belle lumière. J'y avais déjà fait quelques images intéressantes l'année précédente. Juste au moment où j'y suis arrivée, les femmes étaient en train de se préparer et de se coiffer ; les vapeurs que l'on aperçoit sur la photographie sont des vapeurs de laque qui se diffusent un peu partout dans la salle. J'ai essayé de les faire ressortir avec un fond un peu plus sombre : ça s'est joué à assez peu de choses ! J'avais déjà observé ces moments avec des choses intéressantes mais je n'avais encore jamais réussi à capter ces vapeurs. J'étais vraiment contente de capter cet instant.
C'est une image qui par ailleurs a un poids symbolique assez fort : c'est une femme un peu plus âgée, et derrière elle gravitent des femmes un peu plus jeunes. On sent qu'il y a différentes générations. C'est quelque chose que je voulais montrer dans ce projet : une transmission de gestuelles, d'habillages, de poses de coiffes…
Par rapport à mon vécu personnel, qui a donné naissance au projet : ma grand-mère a fait partie de cercles celtiques et elle a encore les costumes de notre arrière-grand-mère. J'ai retrouvé cela ici avec ces femmes d'âges différents qui s'entraident dans un moment qui est presque un moment de recueillement. C'est un temps silencieux, de concentration… Cela donne un côté un peu magique à l'image".
